Cadastré AM 641 – accusé levez vous !
Un gaspillage Historique et Financier Monumental !
Le 27 décembre 2006, je suis devenu officiellement copropriétaire d’une maison que je souhaitais acquérir depuis longtemps. Copropriétaire car celle-ci a été divisée en lots avant sa mise en vente, l’autre partie de cette maison a été acquise par une autre famille.
Cette maison, une des plus anciennes de Thorigny-sur-Marne, construite vers l’an 1600, fait partie du paysage de notre ville depuis plusieurs siècles ! Ancienne ferme de la mairie de Thorigny, elle en a vu passer des générations. Dans ses murs résonnent encore les chants de la révolution française de 1789 ! Elle a connu les deux grandes guerres, en restant solidement accrochée à ce morceau de cadastre tant convoité aujourd’hui. Elle va peut-être succomber sous les coups d’un conseil municipal qui lui préfère le béton lisse des cités modernes. Cités où les âmes ne s’y rendent que fort tard pour se reposer d’harassantes journées de travail ponctuées par d’épuisants épisodes de transports en commun.
L’actuel conseil municipal, à la majorité, a d’un trait de plume décidé de raser un morceau de son patrimoine ! Droits dans leurs bottes, les 3 premiers élus de notre municipalité nous ont signifié l’arrêt de mort d'une maison qui a connu tant de vie !
Quelle erreur a-t-elle été commise par cette maison ?
Elle a commis l’erreur de vieillir, de ne plus être en phase avec le standard d’ « habitage moderne », de ne pas optimiser le COS de la zône UAa, de ne pas refléter la vision urbanistique d’experts en la matière, de concourir à ne pas ressembler aux villes jeunes et dynamique où les magasins ouvrent le dimanche par faute d’habitants en semaine.
La prochaine étape va-t-elle consister à en faire de même avec les gens qui ne cadrent plus avec le profil type souhaité pour un habitant de Thorigny, et ainsi refouler du centre ville des gens âgés qui n’auront plus les moyens financiers d’habiter le centre ville ?
Cette maison a depuis 1790 survécu à 26 Maires. Le 27ème et ses deux premiers adjoints vont-il signer son permis de démolir ?
Revenons à cette maison, car son existence et sa détermination à rester debout sont plus passionnantes que les tribulations d’un conseil municipal éphémère.
Cette maison, restée inoccupée près de deux ans pendant lesquels la municipalité n’a pas usé de son droit de préemption. Cette maison, était à rénover entièrement. L’ancien propriétaire avait commencé à le faire avec de bonnes idées, mais il n’a hélas pas pu mener son projet à terme.
Nous avons alors décidé d’acheter cette maison en copropriété et de l’habiter avec nos familles pour lui redonner vie. Nous avons alors entamé de gros travaux qui sont en passe d’être terminés.
Soucieux de réduire notre impact sur l’environnement, cette maison est isolée de toutes parts, des planchers chauffants ( 300m2 ) offrant un haut rendement, couplés à un système de chauffage géothermique avec compresseur et trois forages verticaux de 80m contribuent aux efforts actuellement demandés pour la sauvegarde de notre environnement.
Mars 2007, premiers bruits de bottes, un promoteur immobilier nous annonce
par courrier que notre parcelle l’intéresse. Etonnés, nous finissons par le
contacter, il nous annonce alors un projet décidé par la municipalité en 3
phases ( que je vous livre de mémoire )
Phase 1 : aménagement d’un nouveau local pour la poste et création de logements sociaux. Deux propriétaires concernés par l’expropriation, un autre déjà préempté en 2005 !
Phase 2 : réalisation d’un marché couvert ( qui a totalement disparu du projet présenté au Moustier par la municipalité ) . Deux propriétaires concernés par l’expropriation
Phase 3 : réalisation d’appartements de standing. Cinq propriétaires concernés dont moi.
Nous raccrochons le téléphone abasourdis par cette information, qui arrive de façon incongrue 3 mois seulement après avoir signé officiellement l’acquisition de la maison chez le notaire.
Viennent ensuite des questions :
- - Comment se fait-il que nous n’ayons pas été informés de la proximité de ce projet
- - Comment se fait-il qu’un promoteur ait été informé 6 mois ( au minimum ! ) avant nous de l’avenir de l’ilôt Gambetta ?
- - Que faire face à cette situation ? arrêter ou continuer ?
Nous finirons par continuer les travaux en assimilant ce coup de téléphone à un cauchemar.
Septembre 2007 : nous nous renseignons auprès des services municipaux pour faire une demande d’autorisation de création d’une ouverture dans un mur afin de réaliser deux places de parking supplémentaires. On nous demande alors d’adresser au maire adjoint à l’urbanisme une demande d’autorisation à demander une autorisation de travaux. Vous avez bien lu, ce n’est pas une répétition fortuite. On nous demande de demander une autorisation de demander une autorisation de travaux ! Kafka n’aurait pas osé aller aussi loin dans son ode à la bureaucratie. A noter évidemment qu’il n’existe pas de formulaire officiel de demande d’autorisation à demander une autorisation. Comment classer une demande d'autorisation à demander une autorisation ?
Octobre 2007 : en même temps que la lettre de refus nous demandant de ne pas faire de demande d’autorisation nous est adressée, nous recevons un courrier nous conviant à une réunion en mairie pour nous informer du projet de création de ZAC de centre ville.
Le coup de fil du promoteur du mois de mars n’était donc pas fortuit ! On nous a donc laissé acheter un bien le 27 décembre 2006 pour nous informer le 17 octobre 2007 quelques mois plus tard que nous étions dans un périmètre « fraîchement défini » et qu’inéluctablement nos maisons seraient détruites pour faire place à 100-150 logements dont une dizaine de logements sociaux ( cf le Parisien ).
25 Octobre 2007 : coup de semonce de plus de 300 habitants de Thorigny au Moustier qui clament de concert qu’ils ne veulent pas de ce projet de ZAC ( voir article plus bas dans le blog du 25/10/2007 )
Fin Octobre 2007 : Création de SOS Thorigny
10 Novembre 2007 : des panneaux d’opposition au projet de ZAC fleurissent dans toutes les rues de Thorigny, l’impopularité de la municipalité grandit de façon exponentielle. Les témoignages qui nous sont apportés soulignent le malaise des habitants de Thorigny en termes d’urbanisme.
Qui sème le vent récolte la tempête
Un des deux Cadastrés
AM 641
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