Dans l’œil du cyclone
Mardi
4 décembre le Moustier a accueilli, pour
la seconde fois, plus de 300 personnes sensibilisées par le devenir de leur
ville. Peu de sièges vides, succès de l’opération de promotion que les
différents groupes essaieront de mettre à leur actif : équipe municipale,
listes d’opposition et bien évidemment SOS Thorigny. Une petite question en passant : y-avait-il dans la salle des
habitants du nouvel ensemble immobilier du « cœur village » ? En
d’autres termes, ces habitants se sentent-ils concernés par l’avenir de leur
ville ?
Si
l’agenda de la réunion était à peu près le même que celui du 25 octobre, il
semblerait que des progrès notables aient été faits par les organisateurs de ladite
réunion et que la définition du mot concertation ait été lue et, peut-être,
comprise. Reste à savoir si le stockage de cette information se logera dans le
lobe cérébral propice à une mémorisation à long terme.
Le
nouveau périmètre de la ZAC de centre ville a été présenté, il exclut, comme promis, toutes les
constructions privées à l'exclusion de l'ancienne clinique et englobe une
partie du territoire public situé dans l'environnement de la Mairie. Il n’y
aura donc aucune expropriation. Les amoureux des vieilles pierres sont
rassurés, pas question de toucher au bâtiment de la Poste actuelle ou au Pigeonnier. La Poste
future sera située en retrait des bâtiments conservés de la Clinique. Monsieur
Lasseret a affirmé que cette opération ne coutera rien aux contribuables.
Les constructions à venir respecteront le Plan
d'occupation des sols et le quota de 20% de logements sociaux sera respecté.
Des remarques sont intervenues en provenance de la salle au sujet de la
répartition des logements à loyer encadrés en fonction des quotas de la commune, de la Préfecture, et
des organismes de logements sociaux. Le problème d'attribution préférentielle
aux demandeurs de la seule commune n'a pas été résolu.
Pour cette présentation, l’architecte
urbaniste a troqué quelques mots de son vocabulaire d’immeubles doux pour commenter
une soirée diapos où il nous a fait part de son étonnement à découvrir de
jolies maison en centre ville, maisons à colombages, maisons volumétriques, maisons
normandes, maisons originales, etc. … bref, les demeures des habitants de
Thorigny qui aiment bien leurs maisons et leur centre ville. Nous avons été
moins étonnés car nous les connaissons, nous y sommes habitués et apprécions
leur non-uniformité que l’on doit à des règles d’urbanisme anciennes où le beau
ne se mettait pas en équations dans un POS ou un PLU. En d’autres termes, ce
qui fait le charme de l’ancien provient sans doute de la multiplicité de goût
et d’idées que l’on pourrait opposer à la pensée unique des blocs de l’Est.
Le
mot durable a été réemployé. Pas d’explication de texte de ce mot, pas de
garanties non plus. Mais comment pourrait-on en donner ? Comment affirmer
que quelque chose est durable sinon en l’affirmant à posteriori, comme c’est le
cas de la plupart des maisons du centre ville qui comptent pour certaines
plusieurs siècles d’existence à leur « actif ». Qui peut affirmer que
ces développements seront durables ? Selon quels critères et quelles
normes futures ? Selon quelles règles d’urbanisme à venir ? Pourrons-nous
poser la question au 25 ème successeur du maire actuel ?
Alors
qu’en est-il de ce nouveau périmètre? Si on le compare à l’ancien, qui ouvrait
un boulevard aux engins de terrassement et transformait Thorigny en ville
nouvelle, fonctionnelle, circulante, dynamique, douce et durable, ce nouveau
périmètre est présenté comme ne changeant rien aux habitudes des Thorigniens,
on pourrait même se demander si, en fait, il ne suffirait pas de repeindre
telle ou telle façade et changer tels ou tels volets. On trouve subitement
de l’intérêt à ces vieilles pierres, on se dit que finalement en mettant
quelques arbres par-ci par-là on favorisera le mieux vivre, et on ressort un projet
de marché couvert qui avait complètement été oublié de la présentation du
25 octobre.
Hum !
Hum ! Grattons-nous un peu la tête et posons-nous la question de la pérennité
et de la douceur du périmètre nouveau. Aurions-nous tous été anesthésiés ?
Quelles garanties ont été offertes ? Si une délibération suffit à en annuler
une autre, une nouvelle délibération peut à son tour annuler une
délibération annulant une délibération. D’autant plus que l’encre du compte
rendu de la réunion du conseil municipal du 22 septembre n’est pas encore sèche
et que celui-ci n’est toujours pas consultable deux mois et demi
après ! Quand je pense aux cadences
infernales de l’industrie où les comptes-rendus étaient rédigés en séance et
distribués dans la foulée … Je ne pense pas qu’il s’agisse uniquement d’un
problème de passage aux 35 heures.
Mais
ne nous égarons pas, car depuis nous sommes réveillés, et la fin de
présentation a passé sous silence des questions légitimes notamment sur les
modalités d’une réelle concertation et sur le planning envisagé. Un sentiment
persiste : pourquoi tant
d’empressement à entériner la création de cette ZAC ? Pourquoi
ne pas attendre le printemps et le résultat des élections municipales ? La
procédure de création de ZAC impose la tenue de réunions publiques, nous les
avons eues grâce à notre mobilisation, l’étape suivante devra en faire le bilan et
les choses sérieuses pourront alors commencer.
Comment, Où, Quand et avec Qui se fera la concertation ? Merci aux pilotes de ce projet
de nous répondre sur ces questions (avant la réunion de Bilan …)
Des
questions de fond doivent également ouvrir la porte aux débats :
- Comment
faire pour empêcher les promoteurs de définir le type de population de notre
centre ville et en établir le prix marché ?
- Comment
faire pour que la municipalité ne soit pas contrainte de construire des
logements sociaux afin de palier au manque généré par les nouvelles constructions
des promoteurs immobiliers ?
- Comment
sera géré le trafic automobile lorsque les travaux de la ZAC feront écho aux travaux du
pôle gare ? avons-nous un bison futé qui aidera les flux
migratoires ?
- Le
problème de la circulation est un sujet qui traine dans les comptes-rendus du
conseil municipal depuis de nombreuses séances, pas d’avancées sur ce sujet.
Ces problèmes seraient-ils plus complexes à résoudre que ceux de la création
d’une ZAC. Si tel est le cas pourquoi ne pas transformer Thorigny en ZAC ?
Une suggestion pour les élus Pro-ZAC.
- Le
centre ville prochain offrira aux Thorigniens de nouveaux commerces, avons-nous
analysé les raisons de la disparition de ceux nombreux qui ont existé par le
passé ? Allons-nous attirer de joyeux commerçants
optimistes ?
- Quelles
sont les réalisations à mettre au compte de l’architecte urbaniste afin de
juger de la qualité de son travail, de la pertinence de ses choix et de la
durabilité de son travail ?
- Pourrions
nous avoir une vision globale de tous les projets ( ou études ) en cours sur sur
commune ?
- Que pensent
les futures listes électorales de l’avenir urbanistique de Thorigny sur
Marne ? Ont-elles une idée sur le sujet ?
- C
SOS
Thorigny
a obtenu gain de cause dans la préservation d’une partie de son centre ville.
Nous nous en félicitons, mais l’histoire continue et SOS Thorigny va adresser
les questions listées ci-dessus sur son site internet et évidemment rester
vigilante sur le respect de ce qui aura été présenté au Moustier le 4 décembre.
A
suivre …
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